jeudi 9 juillet 2020

De la Cancel Culture chez les granos.


Bon. Maintenant que mon titre bien racoleur à fait cliquer, parlons de choses sérieuses.

Tout d’abord le fait que la “cancel culture” n’existe pas et que c’est un concept créé par les gens “cancelés” par les mouvements Me Too, BLM, Anti-raciste, anti-transphobe (JK Rowling, on te voit), etc... qui les place en victimes alors que ce sont eux les bourreaux. Ils ne sont pas “cancelés”. Ils sont légitimement “call out” pour des idées nauséabondes. Nuance.


Photo par Casey Horner


[TW agressions sexuelles, abus, trauma]


J’aimerai parler ici du fait que dans le monde du yoga, du développement personnel, les abus de pouvoir, les agressions sexuelles et autres horreurs sont légions. Les accusations ont explosées ces dernières années, et il y a peu de chance que lorsque vous googlez une école “moderne” de Yoga, vous ne trouviez pas d’allégations (ou de condamnations) envers leur guru -professeur en Sanskrit-. (on parle ici bien de Desikachar, Iyengar, Yogi Bhajan, L’école de Nidra, Bikram et littéralement des dizaines d’autres).

De la même manière, les “gourous” du développement personnel -ici lire, connards en langue moderne- sont bien trop souvent des gens dont l’égo est tellement gigantesque que les abus sont courants.


Je vais juste faire une mise au point ici avant de continuer: par défaut, je crois les victimes. Les victimes, pour l’immense majorité des femmes, n’ont absolument rien à gagner à mentir. On l’a vu pendant les vagues me too, elles sont traînées dans la boue et les bourreaux s’en sortent souvent avec juste une tape sur la main et leur carrière intacte. La dénonciation ruine souvent la vie de celle qui l’a faite et elle obtient rarement réparation. Je trouve ces femmes extrêmement courageuses et je les crois de toute mon âme.


Je vais prendre ici deux exemples récents, pour moi, et qui m’ont touchés directement.

Je ne sais pas si vous avez entendu parlé du pétage de plomb monumental de Doreen Virtue. Ce n’est pas nouveau, mais je l’ai appris il y a peu. Doreen Virtue, la papesse des cartes d’oracle, de la communication avec les anges, a décrété un jour, qu’elle avait eu un éveil religieux et que tout son travail sur les anges était démoniaque.  Elle se “bat” à présent pour faire retirer ses cartes de la vente et s’excuse de nous avoir amené vers Satan (en gros).

J’ai commencé mon travail avec les Oracle avec ses cartes. Et je n’ai jamais vraiment accroché. Trop lisses, trop superficielles, mais faciles à appréhender. En apprenant tout ça, je me suis débarrassée des oracles que j’avais d’elle. Et j’ai réfléchi au fait que je les avais gardé parce que, malgrés mon intuition et mon ressenti, tout le monde la considérait comme une vraie guide.

L’autre exemple qui land close to home c’est Nahko. Nahko, le chanteur avec sa “medicine tribe” avec ses paroles magiques qui nous ont accompagnés, moi et tant d’autres, sur notre chemin intérieur. Mais aussi Nahko l’activiste pour plein de belles causes.

Nahko vient d’être accusé publiquement de toutes sortes d’abus. Ça va de “c’est un gros cave” à des viols sur mineures en passant par au moins une des ses ex qui témoigne de relation abusive. Ici, même si un seule c’est déjà trop, on parle de DIZAINES de témoignages sur de nombreuses années que le milieu connaissait mais qui ne sortent publiquement que maintenant.

Il a répondu avec un post super marketing-legal en ne prenant pas ses responsabilités.

Et j’ai supprimé Nahko de toute mes playlists.

Et non, on ne peut séparer l’homme de l’artiste, surtout lorsque son “art” se veut “medicine”.


Nahko, Doreen Virtue, Bikram et tant d’autres.

Je suis persuadée que lorsque l’on guide des gens dans leur spiritualité, on peut se permettre un peu de ”faites ce que je dis, pas ce que je fais”, mais seulement jusqu’à un certain point. Et on peut également enseigner et guider lorsque l’on est soi-même encore sur son chemin. Si un guru vous dit qu’il n’a plus rien à apprendre et est gavé de certitudes sur le “bon chemin” à prendre fuyez! Il est sain pour des professeurs d’avoir des doutes et des choses à explorer en interne.

Mais.

Mais il est primordial que ce chemin soit déjà BIEN entamé. Comment de la musique peut être medicine si elle a été écrite tout en abusant des femmes? Comment des cartes d’oracles et des enseignements peuvent être justes et bienveillant s’ils sont considérés par leur autrices comme étant malveillants? Comment le yoga Nidra peut être bénéfique si il a été conçu par des hommes qui ont torturés des dizaines de femmes (Google it)?

La cohérence. 

Pour guider les autres vers leur lumière, on doit nous même être guidé par la nôtre.



Alors on fait quoi? 

Alors comment on s’affranchit, en tant que yogi, que prof, que femme, que facilitatrice, de cet héritage toxique à l’extrême?

Je crois qu’il n’y a pas de réponse simple. 

Mais suivre notre intuition profonde est un beau point de départ.

Et croire et soutenir par défaut les victimes de ce système en est un autre, qui nous permettra d’assainir le milieu.

Reprendre le pouvoir sur son propre cheminement. Se faire guider avec bienveillance.

Et penser intersectionnalité des luttes. On en peut remettre en cause ces abus sans analyser les enjeux sociétaux derrière.


Moi, pour le moment, je travaille fort sur tout ça. Je partage, je transmets ce que je pratique et ce que j’ai intégré. J’essaye de garder mon oeil critique et mon libre arbitre aux aguets lorsque je lis des choses écrites par des hommes, pour des hommes. Je recalibre lorsque des scandales éclatent dans mes “lignées”. Je m'instruis sur l’activisme et les privilèges en dehors des cercles granos, pour pouvoir les y ramener. Je n’ai plus peur de remettre en question les enseignements des “maîtres” et je cherche plus loin lorsque cela ne me convient pas. Je reviens aux sources originelles des textes sur le Yoga, sans avoir besoin qu’un homme qui est incapable de confronter ses propres noirceurs, mes les traduise. 

Je me rends aussi compte que mes guides ces dernières années, étaient en immense majorité, des femmes. Des Femmes formidables, avec leur vécu de Femme, leurs blessures de Femme, et leur évolution dans un monde d’Hommes.


J’invite avec bienveillance vos réflexions, vos avis, vos témoignages.

Ensemble, on sera plus fort.e.s. Et on pourra faire changer les choses.




mercredi 27 mai 2020

Du haut de nos privilèges




Je ne sais pas bien où ira ce post, mais il veut sortir depuis un bout de temps.
J’ai un souci. J’ai un souci avec le monde du « développement personnel » actuel. Surtout depuis le début de la crise de la COVID.
J’ai un souci parce qu’en même temps que je m’éduque spirituellement, je m’éduque socialement. Et que ces deux mondes clashent, et pas à peu près.

Il y a un truc qui n’est pratiquement JAMAIS pris en compte dans le monde du développement personnel francophone : les privilèges. Le fait que l’écrasante majorité des discours s’adressent à des gens jeunes, en bonne santé, mince, blancs, riches, éduqués. Et que même lorsqu’il y a des ouvertures, ça vient toujours de personnes privilégiées et donc avec des injonctions au mieux maladroites, au pire discriminantes. Et vous savez comment je sais que cette réflexion va dans le bon sens? Parce que la majorité des privilégiés concernés qui lisent ça sont en train de se dire «bah non, moi, je fais pas ça».

Des exemples, parmi tant d’autres qui me parlent fort en ce moment. 
Une des injonctions qui revient le plus souvent c’est que l’on est responsable de nos réactions et qu’elles devraient être indépendantes du monde extérieur. Super à faire lorsque la vie va bien ou au moins qu’on a les moyens matériels de base pour se concentrer là-dessus.  Mais qu’en est-il des gens qui doivent au quotidien se battre, utiliser toute leur énergie pour se nourrir, se soigner, survivre? Est-ce que l’on peut arrêter de mettre TOUTE la responsabilité du bien-être sur l’individu et admettre que le « bonheur » n’est pas accessible à tous tant que notre modèle social actuel et les inégalités qui en découlent sont ce qu’ils sont? Il ne faut pas la même dose d’énergie à un chef d’entreprise et à un itinérant pour méditer. Et il est peut-être temps qu’on l’admette plutôt que de dire que c’est JUSTE une question de volonté. Et surtout qu’on fasse quelque chose.

Depuis le début du confinement, vous avez lu (ou écrit) combien de fois qu’il fallait en profiter pour « faire des choses qui vous nourrissent », « le prendre relax », « en profiter pour passer du bon temps » « slow toute ». Mais nous rendons-nous compte que pour beaucoup de monde, le quotidien n’a pas de place pour ça? Mon exemple à moi c’est que je suis mille fois moins disponible depuis le début du confinement alors que je n’ai pas de problème matériel? J’ai un toit, de la nourriture, un époux à la maison, la santé. Et pourtant je suis BRULÉE et je ne me reconnais pas dans les injonctions à « s’occuper de soi-même ». N’est-il pas de notre responsabilité en tant que communauté de donner des outils pouvant servir à prendre soin de nos plus précaires, de nos plus isolés plutôt qu’à se regarder aller le nombril en partageant des recettes de smoothies? (remarquez que l’un n’empêche pas l’autre, mais l’un me paraît plus important que l’autre d’un point de vue de l’humain)(hachetague : CHSLD)

Puis avez-vous remarquez que dans la vague minimaliste-Marie Kondo, les gens qui adhérent sont majoritairement des gens riches? L’explication me paraît évidente. Sans argent, on n’a pas les moyens de se débarrasser de ce que l’on n’utilise pas, parce que si un jour on en a besoin, bah en aura peut-être pas les moyens de le racheter ou le tissu social qui nous permettra de l’emprunter. La peur du manque. La peur du manque n’est presque jamais adressée dans le développement personnel sauf pour dire que ce n’est pas une réalité. Alors que parfois, ça l’est.

Des exemples comme ça, j’en ai des dizaines (y compris mes comportements à moi, on est bien d’accord) : des cas d’appropriation culturelles. De « call out » justifié qui s’est terminé en boudage, de refus de remise en question.

« On » essaye de rendre le développement personnel inclusif, mais force est de constater qu’on échoue. Lamentablement. On essaye de le faire de notre place de privilégiés et on ne souhaite absolument pas mêler le développement personnel à la politique et au social. 
Pourquoi? Parce que ça serait extrêmement inconfortable pour nous de le faire. 

Or, mon avis c’est qu’il est temps que la spiritualité d’ici ose se politiser et se battre contre les inégalités. Lorsque les problèmes d’égalité hommes-femme, de racisme, de revenu minimum de base, de soin de santé, de LGBTQ+ phobies, de validisme et tout ce que j’oublie seront pris en compte, alors à mon sens on pourra avancer et le développement personnel sera à portée de tous et non pas juste de nous, la poignée de privilégiés.

J’ai conscience de la problématique de ce que je viens d’écrire : 1/ je n’ai pas de solution concrète à grande échelle à apporter à ma réflexion (encore)(enfin si, mais torpiller le capitalisme, cramer le patriarcat et annihiler le populisme me paraissent peu faisables à court terme) . 2/ étant moi-même privilégiée, de quel droit je m’approprie la parole? De quel droit je vole un espace qui ne m’appartient pas?
Je ne suis pas complètement déconstruite, Je suis privilégiée. Sauf que je le sais. Et j’aimerai juste lancer une réflexion si je le peux. 

Puis surtout avoir votre avis, à vous qui me lisez.
Parce qu'on peut faire mieux. Parce qu'on doit faire mieux.

Est-ce que ça résonne? Est-ce que vous réfléchissez à tout ça? Est-ce que vous le vivez?


mardi 12 septembre 2017

Méditation : Muladhara, le chakra racine (semaine 2 & 3)

Je partage donc avec vous ici le thème de mes séances de méditation les dimanches soirs 18h chez ÔmYoga Quebec. J'en profite pour remercier les gens pour toute cette énergie bienveillante.


Pour les deux prochaines séances, nous allons nous concentrer sur le premier chakra (centre énergétique), le chakra racine.
Je vais dire un gros statement pour le coup, mais mon sens, il s'agit du chakra le plus important. c'est le chakra de base, celui avec lequel on se connecte à la Terre, celui qui contient nos racines et sur lequel reposent tous les autres chakras. Lorsque le chakra racine est débalancé, tous les autres sont ébranlés. on peut ressentir de l'anxiété, de l'insécurité, de la panique. Le mode "fight or flight", notre instinct de survie, est activé. C'est le lieu de notre présence, là où notre être prend racine.
Ce chakra est particulièrement sensible aux périodes de changements dans nos vies. Il est le premier impacté lorsque l'on vit des choses qui chamboulent notre quotidien, lorsque l'on perd des repères. C'est le chakra de la sécurité, celui qui régit nos besoins primaires.

Nous entrons dans l'automne, saison VATA, où l'élément air est particulièrement puissant et où l'on peut se sentir déraciné. Rajoutons à cela la rentrée, et il faut apprendre à prendre soin de son chakra de base. Comment? Manger des légumes racine, des épices réchauffantes. Faire des méditations d'ancrage, cultiver la gratitude et le contentement. Faire des asanas (postures) proches du so, ou, les 2 pieds solidement ancrés. Cela peut être aussi simple que de prendre quelques instants dans sa journée pour respirer 3 ou 4 fois en allongeant doucement l'expiration.


Chakra racine, MULADHARA

Couleur: rouge
Localisation : centre du corps au niveau du périnée (rayonne dans les jambes et les pieds)
Élément: Terre
Affirmation: JE SUIS
Sens associé : l'odorat
Symboles: le lotus à quatre pétales
Forme géométrique : le carré (inclus dans un cercle et contenant un triangle pointant vers le bas)
Exemples de cristaux associées : tourmaline noire, grenat, aragonite
Exemple d'huile essentielle associée: cédre, vétiver, cannelle
Bija Mantra: LAM

vendredi 8 septembre 2017

Chakras et méditation aux bols tibétains: introduction

Ce dimanche je débute une nouvelle session de facilitation de méditation avec les bols tibétains chez ÔmYoga après 1 an d'arrêt-bébé. Ce sera les dimanches soirs à 18h histoire de bien clore la semaine et d'en entamer une nouvelle sur de bonnes bases. J'ai vraiment hâte de retrouver ce superbe studio. Je vais essayer de mettre sur le blog toutes les 1 ou 2 semaines les thèmes de mes cours parce que je pense que cela va intéresser tout le monde et me redonner l'élan d'écrire ici.


Cette session, comme l'année dernière, mes cours vont se concentrer sur les chakras. Ce sont les centres énergétiques selon la tradition yogique/ayurvedique et le truc le fun c'est que pas besoin d'y "croire" ou des les connaître pour pouvoir les travailler.
Surtout qu'on les a tous expérimenté déjà: qui m'a jamais eu une "boule au ventre" avant de faire quelque chose d'important? Bim, chakras du plexus solaire, siège de l'action. Ou la "voix qui tremble" en annonçant une grande nouvelle? Chakra de la gorge, lieu où l'on assume notre vérité. 
Cette semaine nous allons donc prendre contact avec nos chakras et voir dans quel "état" ils sont. En effet en fonction de notre nature profonde mais aussi des événements de notre vie, nous avons presque tous des déséquilibres énergétiques. Certains chakras sont affaiblis, d'autres en suractivité. Mais surtout il suffit parfois d'un seul chakra débalancé pour impacter tous les autres et le ressentir fort.
Durant cette session je ne propose pas de régler les problèmes associés à des chakras en déséquilibre, mais juste de partager quelques outils méditatifs pour se connecter à eux et apprendre à en prendre soin. Ainsi, il y aura 2 séances successives de méditation sur chaque chakras, qui seront parfois identiques (pour approfondir le travail amorcé) et parfois différentes. Le tout facilité en douceur par les vibrations des bols tibétains qui permettent d'accéder plus facilement à ces centres d'énergie.
Puis cela va me donner l'opportunité d'écrire ici la série de post sur chaque chakras qui est dans mes brouillons depuis le début du blog.

Qui embarque?

ÔmYoga
1480 Boul. Louis XIV
Quebec

jeudi 10 août 2017

La légitimité

La légitimité de ne pas aller bien. La légitimité d'être aidée. La légitimité d’être prof de yoga. La légitimité d'être et de continuer malgré tout.

Après avoir bataillé fort avec mon égo (avant de comprendre qu'il n'y avait pas de combat, juste du lâcher prise), me voilà en face de mon souci de légitimité. Ce souci qui m’empêche de faire des tas de choses. De demander de l'aide quand j'en ai besoin. D'écrire sur ce blog et de guider des méditations alors que je n'ai pas déroulé mon tapis depuis des mois.

Je passe mon temps à dire que le yoga ce n'est pas (que) des asanas (des postures). Que les asanas en vrai, c'est juste fait pour préparer la méditation pour atteindre l'éveil. puis que le yoga a bien d'autre branches qui régissent la vie en générale. Le yoga ce n'est pas de l'exercice.
On"fait" pas du yoga, on vit EN yoga.
Et lorsque l'on vit en yoga on ne peut pas se cacher, pas faire semblant.


Et bien me voilà en plein dedans.
Je me suis rendue compte que j'ai plus été en yoga pendant ces 2 dernières années que toutes les heures passées sur mon tapis. À m'occuper des autres, à apprendre à m'occuper de moi. À appréhender la vie sans aucune zone de confort, avec des racines en suspension et à devoir me ramener constamment dans le présent, juste pour survivre. Oui, survivre.
C'est épuisant. Et incroyablement riche.
Et je remercie tous les jours ce bagage incroyable, ces professeurs merveilleux qui ont croisé mon chemin et qui m'ont outillé pour faire face à tout ça. Pour laisser aller. même si c'est la chose la plus difficile au monde.
Je commence à entrevoir ma propre guérison à travers les épreuves. Je commence à comprendre que ma fragilité est une force. Je commence à reprendre le contrôle de mon pouvoir. Et à comprendre ma légitimité.

Tout ça pour dire que je serai de retour à partir de septembre chez OmYoga pour guider tous les dimanches soir un belle séance de médiation au son des bols tibétains. Puis que je n'ai jamais été aussi certaine d'être à la bonne place.

Et je vais essayer de tout mon cœur d’être de retour plus régulièrement ici. Merci pour vos messages, ils m'ont réellement fait du bien à l’âme.

vendredi 30 juin 2017

De la vie, de la mort et de ce qu'il y a entre les deux.

1 an et 10 jours depuis mon dernier post.
Toute une vie s'est écoulée depuis.

J'écris ce post pour ceux qui me suivent depuis longtemps. Un post beaucoup plus personnel que d'habitude (si tant est qu'on puisse encore parler d'habitude).


Novembre 2015. Coup de fil à 5h du matin. Chez les expatriés, on n'aime pas trop les coups de fil de 5h du matin. On sait que c'est soit la grand-mère qui s'est encore trompée dans les fuseaux horaires soit des mauvaises nouvelles de l'autre coté de l'Atlanique .

Ma maman, toute seule en France, a une maladie grave. Du genre quelques mois à vivre.
Billet d'avion pris pour 1 mois et demi. Finalement, presque 5 mois en France, à veiller des nuits entières, à l'accompagner du mieux que je pouvais entre les médicaments, les méditations anti-douleur, le chamanisme, les bols, les huiles essentielles. 5 mois ou j'ai mis ma vie entre parenthèse grâce à l'appui indéfectible de mon amoureux, où j'ai pu être exactement là où je devais être sans me soucier (trop) de ma vie à Québec. 5 mois où je me suis découvert une force que je ne me connaissais pas. 5 mois à profiter de ma maman encore un peu.
Puis le retour, une accalmie. Une rémission comme ils disent.
2 mois à Québec où je me suis occupée de moi, où j'ai rechargé un peu mes batteries. Mes amis ont été là. Mais j'ai aussi compris que j'étais totalement en décalage avec ma vie d'avant.
Puis la cerise sur le sunday : je tombe enceinte. 
De jumeaux.
La vie....

Je refais quelques allers-retours en France, entre grossesse à risque et besoin d'aider. 
Fin septembre, on pense que c'est la fin. Je décale mon voyage jusqu'à la dernière limite où c'est sécuritaire pour les bébés de voyager, mais je suis obligée de rentrer en sachant que c'est probablement la dernière fois que je vois maman.
Je suis épuisée. Je suis hospitalisée  au repos complet (sans internet, sans TV dans un chambre double. Déprime) pour menace de travail prématuré (mais les bébés sont top shape). Je mets en branle mon réseau pour nous soutenir, en yoga en méditation, en travail énergétique, en reiki, en chamanisme, en acupuncture. Finalement, les bébés et moi on se rend au déclenchement. Champions.

Sauf que, l'accouchement est difficile, à mille lieu de mon accouchement-à-l'hopital-mais-un-peu-grano-quand-même que je voulais. Les bébés vont super bien. Moi je suis démolie. Et je fais des complications.
Maman s'en va 2 semaines près la naissance des amours, sans que je puisse lui dire au revoir; elle ne savait plus vraiment où elle était.
Pour moi, 2 mois d'allitement, plusieurs allers-retours à l'hopital. Un amoureux absolument fantastique qui gère tout.
Puis, je perds mon grand père.
La vie....

Des bébés adorables mais très exigeants. Fois deux.
Le physique qui commence à se remettre tout doucement. Les deuils que je n'ai pas le temps de faire.
Mon tapis que je n'ai pas déroulé depuis des mois. Mais un atelier de méditation que j'ai facilité et qui était étonnamment facile pour moi.

Le rejet total de tout ces bons conseils de type "force toi de voir le positif dans les épreuves", parce que parfois il n'y en a pas. Il faut juste passer à travers. Go with the flow. En essayant juste de garder les morceaux de soi le plus intact possible, en essayant de ne pas les perdre dans les tempêtes.

Cependant, l'impression que de tout ça va émerger une version plus forte de moi-même. Une version différente, mais plus ancrée, plus centrée sur l'essentiel. Plus en mesure de devenir une professeure de yoga qui incarne ce que je veux incarner.

Pour l'instant, je m'occupe de mes amours, de ma famille et j'essaye de me réaligner avec la vie. De remonter la pente. De refaire mes réserves. Le décalage est toujours là. Ça va demander du travail et beaucoup de douceur.
Chaque chose en son temps.

Mais j'ai envie de recommencer à écrire.
Peut-être ici?

lundi 20 juin 2016

Mon meilleur outil bien-être : Facebook

BOOM.
Oui. C'est étrange ce titre, hein?
Un réseau social, un outil bien être?

Si vous avez un peu suivi, bien que je n'en ai que peu parlé, j'ai passé plusieurs mois physiquement loin de chez moi à prendre soin de ma famille.
Être loin de ses repères, de son amoureux, de ses amis, de ses projets pendant 5 mois, en ayant eu exactement 7 jours de préavis c'est pas exactement super méga facile. Surtout que c'était pas pour une retraite de yoga à Bali, on s'entend.
Physiquement et psychologiquement, il y a l'épuisement, la lassitude, le manque d'ancrage. Le quotidien est chamboulé, il n'y a plus rien à quoi s'accrocher. Plus de moment pour prendre soin de moi, plus de moment pour être seule avec moi-même. Et plus de connexion réelle avec mes proches ici au Québec.

Et bah tu sais ce qui m'a permis de tenir le coup?
Facebook.
Ça a été non seulement le meilleur dispositif d’évitement au monde (tu sais, quand la réalité est juste trop à gérer et que ton cerveau à besoin d'un dérivatif le temps d'avoir la force de gérer le tout? Évitement), mais ça m'a permis de garder contact avec ma vie à moi, loin là bas.
J'ai pu écrire, beaucoup, certains ont dit trop, mais je m'en fiche. J'ai pu choisir aussi qui voyait tout ça, grâce aux paramètres de confidentialité.
J'ai reçu des dizaines de messages, publics ou privés de gens qui sont, grâce à tout ça, passés de connaissances à amis. De gens qui m'ont dit que je leur manquais, de gens qui ont maintenu mon espace et gardé ma place sans que je n'ai à demander. Des gens qui ont pris soin de moi. Et qui ont été là "en vrai" à mon retour.


J'ai pu aussi donner de mes nouvelles lorsque je n'avais pas l'envie ou la force d'écrire 8000 messages perso. Une photo, un mot, pour dire que tout va bien ou que non, ça va pas trop, et les réponses de mes amis qui comprenaient que leur présence virtuelle à défaut d'être physique était indispensable.
Une solidarité, un appui, un amour incroyable. Qui aurait été plus difficile à maintenir sans Facebook.

Alors en cette époque où faire une "détox des réseaux sociaux" est la nouvelle mode, moi je dis prout. Rendez vos réseaux sociaux bienveillants, remplissez-les de gens que vous aimez et qui vous aiment, choisissez votre réseau, faites en sorte d'y trouver ce dont vous avez besoin. Avec les paramètres de confidentialité toujours plus pointus, vous n'avez aucune excuse pour voir des choses que vous ne voulez pas voir ou partager avec des gens avec qui vous ne voulez pas partager. C'est tellement simple.
Pour moi, les gens qui disent que Facebook empêchent de vivre la "vraie vie" ne savent juste pas s'en servir.
Parce que sans mon Facebook (et les gens fantastiques qui le peuplent), moi, je n'aurais pas tenu le coup. Vraiment.

Et vous, vous avez une belle histoire de réseau social à partager?